Non, le respect ne vient pas avec l’argent.
Je lis les commentaires et les réactions autour de l’affaire H&M. Certains avancent l’idée de la réponse économique. En gros, il faut que nous développions nos propres économies, nos propres marques, etc, et comme ça, on nous respectera plus. La réalité de ce monde est différente. Ce n’est pas parce que nous aurons une économie forte que nous serons respectés…
Il faut s’intéresser à l’histoire des noirs américains qui eux affrontent depuis des siècles directement le système de la suprématie blanche. Ils ont développé des communautés économiques fortes et autonomes, quelles en ont été les conséquences ? Ils ont été violemment agressés, massacrés et leurs économies ont été détruites.
On ne peut pas sérieusement combattre un système raciste et continuer à consommer et apprécier les idées qui le maintiennent en place.
Quand on s’intéresse à un pays comme le Congo-Kinshasa, on constate que jusqu’au milieu des années 1970 au moins, on pouvait, si on reprend les termes de la pensée économique dominante, dire qu’il était en voie de développement. Le pays d’une certaine manière avançait, que s’est-il passé par la suite ? Le pays a été saboté par les pays occidentaux dominants. Oui, il faut reconstituer des économies fortes, mais ça ne suffit pas, il faut pouvoir être capable de se protéger, de se défendre et de réduire le pouvoir de nuisance des autres.
C’est là l’enjeu. Pour cela, il faudrait réduire notre consommation de leurs idées, de leurs concepts et de leurs notions de richesse et de réussite. Prenez la musique, un domaine dans lequel nous avions l’occasion d’imposer notre façon d’être, je vois qu’on adule des « rappeurs » et « artistes » qui ont décidé, en échange de la notoriété et de l’argent, de caricaturer, et participer à la destruction de nos identités, valeurs et cultures.
On ne peut pas sérieusement combattre un système raciste et continuer à consommer et apprécier les idées qui le maintiennent en place. You can’t have a cake and eat it too !