L’ambition de Mo Ibrahim, milliardaire d’origine soudanaise qui a fait fortune dans les télécoms en Afrique, est louable : Contribuer au développement de l’Afrique en faisant la promotion de la bonne gouvernance et en encourageant l’émergence d’un leadership responsable et efficace.
Mais depuis 2007 et le lancement de son prix pour le leadership d’excellence en Afrique, la contagion de l’excellence et de l’exemplarité au niveau des dirigeants politiques africains n’a pas pris.
Si l’objectif de Mo Ibrahim est de créer une nouvelle élite politique, alors Pourquoi ne pas investir dans la jeunesse ? C’est la proposition de Tukumbi Lumumba-Kasongo, professeur de science politique à Wells College aux USA. Dans une interview accordée à l’institut de recherche Thinking Africa, Lumumba-Kasongo suggère ceci : « Investir dans les écoles primaires, secondaires et les universités africaines au lieu d’investir dans la génération de l’élite qui n’a pas confiance en elle-même… »
Et précise aussi ceci : « Mo Ibrahim fait un travail un peu partiel parce qu’il pense que transformer l’élite politique de cette génération aura un impact demain. Je pense que ça devrait être le contraire c’est-à-dire transformer la société pour donner une élite plus stable ayant une vision au lieu de commencer d’en haut avec l’Etat et le capitalisme. »
Effectivement, il est plus facile de construire des enfants forts que de réparer des hommes cassés, pour paraphraser Frederick Douglass.
Et ce qui est vrai pour Mo Ibrahim, l’est aussi pour nous tous. Investissons dans la jeunesse, dans la mesure du possible.