« Savoir n’est rien, il faut aussi que ce que l’on sait devienne votre sang ». Ce que Martin Gray sous-entend à travers cette citation, extraite de son livre Le livre de la vie , c’est que le savoir que nous accumulons doit pouvoir animer et guider nos actions et nos combats.
Oui, le savoir est une arme. Encore faut-il l’utiliser à bon escient. Nous devons transformer le savoir que nous accumulons en instrument de libération, sinon de pouvoir.
On ne peut pas continuellement s’informer, emmagasiner des connaissances, tirer profit du savoir et des expériences et des autres, et se contenter de s’indigner, face aux défis qui nous sont proposés collectivement,. Que l’on s’entende bien, il ne s’agit pas là de porter une critique sur le fait de s’indigner. Il s’agit de dire que si on l’on sait et que l’on agit pas en connaissance de cause et en conscience, alors l’indignation est hypocrite. Si vous pouvez me tendre la main, quand je demande de l’aide et que vous vous contentez de critiquer la situation dans laquelle je suis, c’est hypocrite.
A quoi bon assister à des tonnes de conférences et lire des tonnes d’articles et de livres, si le savoir acquis ne permet pas de résoudre les problèmes auxquels vous êtes confrontés. Connaître la culture de nos ancêtres ne vous préserve pas nécessairement de la prédation culturelle et économique, être la personne la mieux informée du monde ne vous immunise pas nécessairement contre la ruse et le mensonge, détenir la vérité ne vous sauvera pas nécessairement des agressions du racisme institutionnel.
Oui, le savoir seul ne suffit pas. Nous devons être capables d’articuler la connaissance et la conscience des enjeux pour agir en connaissance de cause et en conscience. Mais au-delà, de cela, nous devons révolutionner nos cultures et nos savoirs pour les mettre au service de notre bien-être et de notre survie.
En agissant, nous serons non seulement pragmatiques, mais surtout nous ferons preuve d’intelligence. Par intelligence, j’entends, par là, la définition du Dr Amos Wilson, c’est la capacité à non seulement s’adapter aux circonstances mais surtout à changer ces circonstances pour son bien-être et sa survie.
Pour que le savoir devienne notre sang, nous devons faire preuve d’intelligence. Et l’intelligence est guidée par la reconnaissance de l’existence d’un problème.Et comme le souligne, le Dr Amos Wilson, encore une fois, le problème majeur que nous avons en tant que peuple, est que, de manière générale, nous ne nous rendons pas compte que nous avons un problème.